samedi 23 février 2008

Pas à pas

Lors de l'une de ces soirées en boîte, tout simplement, au milieu des corps remuant sur la piste de danse plus ou moins improvisée, espace balisé de glaces où se voir tout en tournant, un homme m'a approchée. Il faut dire que P par son désir précis du garçon en moi me frustrait essentiellement. Et d'ailleurs je trouvais des excuses, le plus souvent, pour ne pas le voir.
Donc, je me sentais libre de ce côté-là. Et, dans ma vie quotidienne, je m'autorisais des libertés facilitées, il est vrai, par l'indifférence croissante de mes proches.
L'homme présentait bien : cheveux argentés, belle gueule fripée, des yeux bleus, glaciaux. Son regard sans chaleur m'effraya, mais d'un autre côté j'aimais être menée, je ne savais pas jusqu'à quel point, mais je recherchais ça. Aussi, j'ai accepté de venir à sa table.
Nous avons parlé. Lui surtout. Je suivais le mouvement de ses lèvres tandis qu'il parlait, aimai d'emblée leur teinte vinassée, leur dessin net. Il parlait et j'acquiesçais, obsédée par ma silhouette, la facilité avec laquelle j'étais femme. Enfin, il s'est approché et m'a baisé doucement ma bouche. Et je n'ai plus pensé

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