mercredi 30 avril 2008
Cependant
Plus de doute. Des fois et des fois à tourner en ces mêmes lieux. Sensible à tout regard.
Il s'est appelé Philippe. Je n'ai rien dit : ma photo lui a plu; une photo. Rendez vous au détour d'un pont. Dirai pas lequel.
L'appartement comme en instance de départ - ou d'arrivée. Des piles de journaux instables sur de beaux fauteuils drapés d'or. Des marines aux murs sombres, les volets tirés. Sa bouche contre ma bouche, ses bras, ses mains. Plus rien que cet instant. Ce silence. Ma langue touchant la sienne, s'enroulant à.
De moi-même, me suis agenouillée. Ai demandé vite : " je peux ? Tu n'es pas ? Tu n'as...?"
Son sexe noir, noir et long, long et mince, si long. Haut le coeur.
J'attends dans le désordre des draps. Il s'est levé, a disparu. Le jet clair de l'autre côté du mur.
J'attends sans éprouver que la douceur intacte de sa trace entièrement dans ma bouche. Le bonbon qu'il m'a glissé ensuite pour passer le goût. Lui-même...
J'attends. Il va me retourner sur un côté. Je vais sentir sur ma peau, contre, sa boue. Je vais toucher du doigt, prendre à pleine main. Il n'y a plus de geste que je retiens. J'en suis. C'est ainsi.
Inutile de biaiser une fois de plus. La vie est courte et je n'ai aucun état d'âme désormais. Ce qui arrive vient de trop loin.
Et donc
Ses yeux. Juste ses yeux. Dans la fumée du lieu. Je me lève, m'éclipse. Ne peut tout à fait m'empêcher de me retourner. Il n'a pas bougé. Déçue. Hésite à poursuivre. Pirouette vers l'escalier. On ne sait jamais. Je ne peux me mentir. Toilette sombre, odeurs d'urine. Silence, éclat blanc du lavabo, de la cuvette. Défaire mes dessous. Accroupie, pissant. Seul le jet dans le silence, bruit qui me gène, me rougit. Me rhabille. Lavabo : mon visage troublé. Un bruit de pas. Sa silhouette ? Un inconnu. Déception. Solitude. Remonte sans force. Ses yeux au bout, brouillés des fumées. Dehors. Nuit noire, froide. Marcher, sans force. La déception qui mord.
mardi 29 avril 2008
oui
La lumière comme métallique de l'eau. S m'a recontactée. S plus vu, ni entendu depuis janvier deux mil sept et notre rendez-vous, gare Montparnasse, pour aboutir dans son petit pied à terre du premier. Il m'a trouvée sur un site, m'a trouvée belle, avant de me reconnaître. J'ai accepté bien sûr son invitation.
La lumière comme métallique. L'eau, le mouvement de l'eau. Cognant contre la pierre, les berges de pierre, à petits coups. Les arbres redevenus verts, feuillages recouvrant l'écorce.
L'émotion à franchir le porche. L'émotion aux quelques marches. L'émotion à frapper à la porte.
La fois précédente, nous n'avions que parler. Il avait parlé, j'avais écouté goûtant le plaisir simple d'être fille. Il m'avait aussi prise en photo, une fois.
J'en suis. J'en suis. J'en. Le coeur me cognant. Le coeur, les mots. Ces mots.
lundi 28 avril 2008
oui
Il s'appelait André. Après quatre rencontres, plus de retour de sa part. Je suis nue devant lui comme devant personne jamais. Sa bouche est refermée sur mon sexe, chaude, douce, ardente. Il pousse des petits cris tout en. Je caresse sa figure, son crâne. Nous demeurons un long moment ainsi. Quand j'y repense, je n'ai qu'un regret, mais de taille : qu'il ne m'ait pas prise en levrette la première fois que je suis venue à lui Je me rappelerai toujours le poids de ses c. entre mes. Son renoncement alors.
Les fois suivantes, je m'étais lavée selon ses instructions, j'avais acheté ci et ça utiles à sa. Mais non, finalement, il me finissait à la main. Une main vigoureuse à laquelle je cédais, heureuse de céder.
samedi 26 avril 2008
jeudi 17 avril 2008
lundi 14 avril 2008
D'évidence
Le temps passe. J'éprouve une liberté que je n'éprouvais pas il y a encore quatre ans. Janvier deux mille quatre, le vingt sept exactement, quand d'évidence j'ai revendiqué d'être levée, ainsi que je l'ai été dans cette librairie.
Le temps aura passé depuis, j'ai croisé et rencontré beaucoup d'hommes. Désormais, je m'assume, si ce n'est pas toujours simple, et parfois trop difficile.
Il s'en est fallu d'un rien que je lâche ma vie actuelle pour un de ces hommes, très doux, fort épris. J'en reste cependant à ces liaisons secrètes.
Simplement
Il fait chaud. M de T éclaboussée de spots. Depuis quelques mois, j'ai laissé pousser mes cheveux et maintenant ils me recouvrent les oreilles et une partie des joues. Assise, dans une robe noire, récente acquisition, de même que les bas à couture, couleur chair, je bois en écoutant, sans écouter, la musique, regards brefs qui s'échangent avec l'une, avec l'autre.
J'ai rendez-vous aussi, un rendez-vous pris sur un site. Un bel homme, assez âgé.
"C'était si simple", je pense à ces années à tourner. Acceptant de mon voisin une main sur mes cuisses. Acceptant son baiser, sous le regard d'autres travesties, qui sourient, me sourient.
lundi 7 avril 2008
infernale
Coulée de lave blanche écornant la lèvre. Image que renvoie le miroir complaisamment. Dehors, par la vitre tournée par coup de vent, rideau blanc qui flotte, lumière vive qui pénètre. Ses mains sur ma poitrine caressent et pressent, sa peau gribouillée de poils sur ma peau blanche.
Ses mains montent à mon visage, brouillant doucement la lave. Je regarde sur le miroir le mouvement de ses mains, mes lèvres froissées s'entrouvrant. Sur la glace, nos yeux se mélangent. L'éclat de ses yeux suffit à baisser mes yeux. De nouveau, je regarde pourtant nos corps mélangés sur la glace. Ma bouche penche sur la sienne. Nos langues, nos lèvres.
Si je ferme de nouveau les yeux, c'est pour mieux sentir sa caresse, la caresse de la lumière maintenant dans la pièce.
vendredi 4 avril 2008
Il
Lumière profuse dehors. Les fenêtres ouvertes, valse lente des rideaux. Dans la chambre, je l'observe assis dans l'un des deux fauteuils non loin du lit. Il est nu et m'appelle doucement, salement. Guêpière rose, string rose, bas blancs, je prends l'un de ses pieds et l'embrasse, ainsi qu'il réclame Doigts et langue se succèdent d'un orteil l'autre, dégoût contenu, excitation du tableau tel qu'il le filme. J'entends le ronronnement du caméscope au-dessus de moi.
Ensuite, agenouillée toujours il me faut le prendre dans ma bouche.
Ensuite, agenouillée toujours il me faut le prendre dans ma bouche.
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