lundi 3 mars 2008

Après P

Mais quelle que soit ma qualité morale, je n'ai pas la force de renoncer. J'ai déjà renoncé, il y a fort longtemps, et le coût en fut rude pour moi comme pour autrui. Plus encore pour celui-ci.
Il y a, en effet, fort longtemps, plus d'un demi siècle, j'étais jeune et libre alors, plus libre en tous cas qu'aujourd'hui, que je suis allée à un homme pour la première fois.
J'avais alors rejeté son propos, comme j'ai rejeté P. Sauf que j'ai compris avec P que je ne pourrais plus reculer longtemps.
A aura été l'être charnière. A à l'autre bout de P. Pénombre, dans la pénombre un miroir qu'il m'impose complaisamment. Silhouette que j'aime, à laquelle, assoiffée, je m'abreuve.
De nouveau, dans le même miroir, gainée de faux cuir, réclamant qu'il.
Cul tendu à l'extrême bord du canapé. Cul caressé de son. Cris que je. Cris et mots crus que je, dont je m'abreuve.
Encore une fois. Encore
Il me lâche.
Me lâche.
Me.
Un autre.
Me lèche.
Ma main pleine.
Une fois,
Deux fois,
Dix fois,
Plus aujourd'hui.
Comment m'appeler ?
Comment ?
Je dis p.... face au miroir terni de tant de. Je dis et gicle sous sa main.

A.

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