vendredi 29 février 2008
Réalité
Mes deux mains n'y suffisent plus. Ces deux dernières années, accélération du processus. L'inconnu évoqué précédemment, revu trois fois. Tombée en arrêt devant son. Supplié, la dernière fois, qu'il me reçoive. Humiliée par sa désinvolture.
Il est vrai qu'il lit à corps ouvert en moi. Je ne l'intéresse donc plus.
M de T, au sous-sol, touchée par deux. En redemande. Bouche enfouie sur, main anonyme retroussant. Seule la peur du sida...
Quartier opulent, haussmannien. Grand, blond, buriné, la soixantaine alerte. Ma bouche sur sa bouche.Le lasso de sa langue. Peur. Mes dents à ses tétins serrées. Ma main sur la toison blanche de son torse, l'autre enveloppant ses vastes c.
Il jaillit. Rideau.
Autre quartier, opulent également. A genoux sous. La bouche me. Ma main sur son. Le plaisir inondant mes doigts. Thé ensuite autour d'une vague conversation.
Retour.
Des années après
Des années après, pensant encore à lui, espérant retrouver son pendant, je monte en ascenseur au dix septième d'une tour, à l'autre bout de P. Voix rogue, trapu, un m'accueille à sa porte, m'indique la salle de bains.
Pénombre, talons cassés, subjuguée aussitôt par la tache claire à ses cuisses.
A genoux, bouche avide.
Il est vrai que S de ce côté-là...
Enorme, la bouche élargie.
Rien, cependant.
L'inconnu b... pourtant, butinant.
Je gémis à sa langue. Il insiste. Je me détourne.
"Tu aimes ça on dirait ? Salope!"
Je ne proteste pas. Acquiesce.
Nos silhouettes dans une glace, ma silhouette androgyne. Sa main vite qui me. Sa bouche qui.
Sa main de nouveau.
Eparpillée sur le canapé. Plus aucune pudeur.
Perdue
Je connais les censeurs, j'en croisais plein en ce temps-là. Les moues dégoûtées, les regards qui se détournent, les mots soufflés à la face, je connais. Le courage m'est venu tard de les dépasser.
S marche à mes côtés dans les rues assoupies de N un dimanche après-midi. Le prétexte pour venir chez lui est toujours le même, prendre le thé. Alors, je viens prendre le thé chez lui de plus en plus souvent, de plus en plus longtemps.
Tu dois vraiment rentrer ? il demande cette fois-là, tandis que nous longeons les rives de Seine.
Oui je réponds comme chaque fois.
Quel dommage! il dit encore, touchant vite le haut de mes cuisses, les immeubles occupés à digérer le déjeuner.
Une petite heure. Il reste une petite heure. Après, ce serait louche, aménerait des questions chez moi.
Une heure, à peine. Il me connaît bien, comme je le connais bien. Il sait ce qui. Comme je sais ce qui.
La sandale ôtée. Le bas blond roulé. Mon pied sur son. Mou, moite. Sensation de fouler la boue.
Son sourire qui m'épingle toujours par l'image qu'il me renvoie de moi. Sa main qui fouille mes dentelles, sourire accentué. Sa main qui me trouve.
J'ai perdu pour bonne part timidité et pudeur. Parfois, je me surprends même à être vulgaire.
Le "chéri" que j'ajoute à son prénom ou petit nom sonne incongru toujours à mes oreilles. Je m'abandonne à sa main, concentrée sur mon pied.
Ferme les yeux. Appelle sa bouche.
Pied trempé, je patauge dans son, obéis à sa main. Bouche mouillée, je réponds à ses doigts, m'y soumets. Je pourrais déprimer, mais je sais désormais que j'aurai vite envie de nouveau.
Envie de me montrer à lui, envie de sentir sa force, envie de son empreinte, envie d'être telle qu'il m'envisage et me traite.
jeudi 28 février 2008
Affolée
Affolée, je le fus dès lors. Me rappelle mon retour chez moi. Dès que possible, me branlais. Le lendemain, auprès du téléphone, attendant un appel qui ne vint jamais.
Quand j'y suis revenue, guêpière de dentelles, rose et mauve, comme je me sentais à l'intérieur.
Quand j'y suis revenue, guêpière de dentelles, rose et mauve, comme je me sentais à l'intérieur.
mercredi 27 février 2008
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